vendredi 2 novembre 2018


Ouvertures dominicales des Supermarchés : un choix de société !


Depuis 20 ans - à l’échelle du Pays-de-Rennes - un consensus s’est dégagé pour limiter à quelques jours par an les ouvertures exceptionnelles des hypermarchés/supermarchés et des grands ensembles commerciaux.
Ce consensus sur les ouvertures exceptionnelles s’est formé, puis ancré dans la durée, grâce au travail mené au sein de la conférence du dialogue social, instance où siègent des représentants des salariés et des employeurs. Les élus organisent ce dialogue et les maires prennent ensuite les dispositions administratives pour mettre en œuvre les accords trouvés entre partenaires sociaux.
Dans chaque établissement commercial, les représentants des salariés veillent à la bonne application du protocole d’accord, plus particulièrement le principe du volontariat et des compensations pour les salariés travaillant ces jours d’ouvertures exceptionnelles (quelques dimanches et jours fériés par an).
Malheureusement, ces dernières années, plusieurs établissements du secteur alimentaire d’une surface de vente de plus de 700 m2, se sont exonérés de ces accords, mettant en péril tout le dispositif, en ouvrant les dimanches matin, ce que leur autorise le Code du travail.

Les partenaires sociaux mobilisés

Devant le risque d’une généralisation de ces comportements opportunistes (il est facile de réaliser un bon chiffre d’affaire lorsque tous vos concurrents sont fermés !), les partenaires sociaux ont sollicité le préfet pour que l’accord soit rendu opposable par voie d’arrêté.
Le préfet a bien pris un arrêté en 2016, mais celui-ci a été annulé au début de cette année par décision du Tribunal administratif. A présent, le préfet n’est plus en mesure de prendre un nouvel arrêté sans risquer d’engager la responsabilité de l’Etat.
Parallèlement, les partenaires sociaux ont trouvé un nouvel accord sur le Pays-de-Rennes, pour une durée de trois ans, mais sans caractère contraignant.

Les grandes enseignes rappelées à leurs responsabilités

Confrontée  à des difficultés financières  récurrentes, une grande enseigne a décidé d’ouvrir des supermarchés tous les dimanches matin.
Cette décision unilatérale, dictée par des considérations qui d’affranchissent totalement du contexte local, porte atteinte au principe du repos dominical des salariés déjà soumis, dans ce secteur d’activité, à des contraintes horaires fortes. Une autre enseigne a décidé de lui emboîter le pas, puis de surseoir pour quelques mois.
Ces décisions de grands groupes nationaux menacent le commerce de proximité avec des risques certains sur la vitalité des centres-bourgs et l’emploi au cœur de nos territoires.
Ainsi, à Chavagne, on peut craindre une baisse de fréquentation de nos commerces avec ces ouvertures de supermarchés le dimanche matin. Cela engage la pérennité des commerces de notre centre-bourg.
Le dimanche est également un temps privilégié pour les activités associatives, nécessitant souvent la présence d’encadrants bénévoles.
C’est donc un choix de société qui est en jeu !
Les élus et partenaires sociaux en appellent à la responsabilité des enseignes.
Ils invitent également à la réflexion le citoyen-consommateur qui a le pouvoir d’infléchir les décisions d’enseignes par ses actes d’achat, notamment le dimanche matin.

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