samedi 28 octobre 2017

Projet de « réforme » du logement : tous perdants ?

Les annonces successives du Gouvernement sur le logement ont d’abord surpris, puis suscité de nombreuses réactions et inquiétudes.

Baisse des APL et des aides à la pierre
A l’été dernier, sans concertation, la recherche d’économies budgétaires immédiates conduit le Gouvernement à baisser de 5€ chaque mois les APL versées aux allocataires et à réduire les aides à la pierre.
La baisse des APL ayant été très mal perçue, le Gouvernement en vient à demander aux propriétaires de baisser d’autant les loyers…
Cette seconde proposition ayant elle-même soulevé l’incompréhension, le Gouvernement en arrive à l’imposer aux bailleurs publics, à des niveaux bien supérieurs aux baisses d’APL, toujours sans concertation. Il complète ses annonces par des restrictions sur l’éligibilité au prêt à taux zéro et à l’investissement locatif.

L’incompréhension de toute part
Cette cascade de mesures suscite autant l’incompréhension que l’inquiétude, toutes sensibilités confondues.
Sur Rennes Métropole, des Communes proches de la nôtre seraient encore plus impactées par ce dernier train de mesures : Cintré, Le Verger, la Chapelle-Thouarault. Des Villes bretonnes de taille moyenne s’estiment particulièrement pénalisées également.

Des effets sur toute la chaîne du logement
Les professionnels et élus locaux alertent sur les menaces que cette série de mesures fait peser sur l’ensemble de la chaîne du logement.
Ainsi, pour les bailleurs publics, les baisses imposées sur les loyers conduit à réduire des trois quarts, dans les deux années qui viennent, leur capacité à investir dans la rénovation et la construction de logements. Il y a pourtant urgence à rénover le parc existant pour être au rendez-vous de la transition énergétique ; il faut aussi continuer à produire des logements aux loyers accessibles pour le plus grand nombre et selon les niveaux de revenu de chacun.
Pour l’accession à la propriété et l’investissement locatif, les menaces sont tout aussi immédiates avec le risque d’entamer la confiance nécessaire à l’acte d’achat.
Les équilibres financiers des opérations d’aménagement seraient aussi affectés.

Des inquiétudes pour l’emploi et l’économie
C’est toute l’activité du BTP et des travaux publics qui est menacée avec ses conséquences sur l’emploi. Beaucoup d’entreprises avaient connu de grandes difficultés à traverser la crise de 2008. Elles ont retrouvé des marchés et la confiance est là. N’y a-t-il pas mieux à faire que de les replonger dans de nouvelles incertitudes avec des mesures mal préparées ?
Au final, les pertes de recettes fiscales pour l’Etat seront bien supérieures aux économies réalisées sur les APL et les aides à la pierre.

Il devient donc plus qu’urgent d’engager une concertation avec les professionnels et les élus locaux en charge du logement.
Google