Projet
de « réforme » du logement : tous perdants ?
Les annonces
successives du Gouvernement sur le logement ont d’abord surpris, puis suscité
de nombreuses réactions et inquiétudes.
Baisse des APL et des aides à la pierre
A l’été
dernier, sans concertation, la recherche d’économies budgétaires immédiates
conduit le Gouvernement à baisser de 5€ chaque mois les APL versées aux
allocataires et à réduire les aides à la pierre.
La baisse des
APL ayant été très mal perçue, le Gouvernement en vient à demander aux
propriétaires de baisser d’autant les loyers…
Cette seconde
proposition ayant elle-même soulevé l’incompréhension, le Gouvernement en
arrive à l’imposer aux bailleurs publics, à des niveaux bien supérieurs aux
baisses d’APL, toujours sans concertation. Il complète ses annonces par des
restrictions sur l’éligibilité au prêt à taux zéro et à l’investissement
locatif.
L’incompréhension de toute part
Cette cascade
de mesures suscite autant l’incompréhension que l’inquiétude, toutes
sensibilités confondues.
Sur Rennes
Métropole, des Communes proches de la nôtre seraient encore plus impactées par
ce dernier train de mesures : Cintré, Le Verger, la Chapelle-Thouarault. Des
Villes bretonnes de taille moyenne s’estiment particulièrement pénalisées
également.
Des effets sur toute la chaîne du logement
Les professionnels
et élus locaux alertent sur les menaces que cette série de mesures fait peser sur
l’ensemble de la chaîne du logement.
Ainsi, pour
les bailleurs publics, les baisses imposées sur les loyers conduit à réduire
des trois quarts, dans les deux années qui viennent, leur capacité à investir
dans la rénovation et la construction de logements. Il y a pourtant urgence à
rénover le parc existant pour être au rendez-vous de la transition
énergétique ; il faut aussi continuer à produire des logements aux loyers
accessibles pour le plus grand nombre et selon les niveaux de revenu de chacun.
Pour
l’accession à la propriété et l’investissement locatif, les menaces sont tout
aussi immédiates avec le risque d’entamer la confiance nécessaire à l’acte
d’achat.
Les équilibres
financiers des opérations d’aménagement seraient aussi affectés.
Des inquiétudes pour l’emploi et l’économie
C’est toute
l’activité du BTP et des travaux publics qui est menacée avec ses conséquences
sur l’emploi. Beaucoup d’entreprises avaient connu de grandes difficultés à
traverser la crise de 2008. Elles ont retrouvé des marchés et la confiance est
là. N’y a-t-il pas mieux à faire que de les replonger dans de nouvelles
incertitudes avec des mesures mal préparées ?
Au final, les
pertes de recettes fiscales pour l’Etat seront bien supérieures aux économies
réalisées sur les APL et les aides à la pierre.
Il devient
donc plus qu’urgent d’engager une concertation avec les professionnels et les
élus locaux en charge du logement.